Lorsque quatre générations de salariés partagent le même espace de travail, la cohabitation peut parfois être difficile !

Les sociologues divisent la population active en quatre générations : les Baby Boomers nés entre 1945 et 1960, la génération X née entre 1960 et 1980, la génération Y née entre 1980 et 1995 – les fameux Millenials – et la génération Z née après 1995.

Et le moins que l’on puisse dire, c’est que tout ce petit monde ne partage pas les mêmes habitudes de travail et que leurs attentes en terme d’espaces de travail évoluent.

C’est en tous cas ce que démontre l’enquête de Future Workplace réalisée pour le fabricant américain de matériel de bureau Poly.

Pour cette étude, 5 150 employés travaillant à divers endroits du globe dans un environnement d’entreprise au moins trois jours par semaine ont été interrogés au sujet des éléments perturbateurs auxquels ils sont confrontés au bureau.

Le bruit : une nuisance universelle

Là où les sondés se rejoignent quel que soit leur âge, c’est au sujet du bruit qui règne dans les open spaces. Ils sont en effet 99 % à dire être dérangées par des nuisances sonores lorsqu’ils sont à leur poste de travail.

La promiscuité des espaces ouverts est en cause car 76 % des sondés expliquent que la plus grande distraction au travail vient d’un collègue qui parle fort au téléphone ou, pour 65 %, d’un collègue qui parle à côté d’eux.

Or, la gêne occasionnée entrave fortement la réalisation des tâches quotidiennes. 51 % des personnes interrogées affirment en effet que ces distractions les empêchent d’entendre correctement au téléphone ou d’être entendues. Et à 48 %, elles reconnaissent que le bruit impacte leur capacité de concentration.

Une sensibilité différente au bruit selon les générations

Le bruit est reconnu par tous comme la première gêne au travail. Les différentes générations de collaborateurs n’y sont cependant pas tous autant sensibles et n’ont pas tous la même façon de vivre avec.

Il apparaît en effet, d’après le sondage, que la génération des Baby boomers ne supporte pas de travailler dans un brouhaha ambiant. Cela entrave fortement leur productivité et porte sur leur moral.

En revanche, les Millenials et les membres de la génération Z supportent beaucoup mieux les environnements bruyants. Certains disent même mieux arriver à se concentrer lorsqu’ils sont dans un lieu agité.

Mais si cela leur ait possible c’est parce qu’ils ont trouvé une parade que leurs aînés n’ont pas pris l’habitude d’utiliser : les écouteurs. 35 % des collaborateurs issus de la génération Z ont en effet pris l’habitude de travailler avec des écouteurs contre seulement 16 % des Baby Boomers.

Les Millenials et les membres de la génération Z font aussi preuve d’une plus grande mobilité que leurs collègues plus âgés. Ils n’hésitent pas à changer d’espace de travail pour trouver des environnements plus calmes lorsqu’ils en ont besoin. Plus de la moitié des Baby boomers est en revanche très attachée à son poste de travail et reste sédentaire.

Ainsi, trois fois plus de Baby boomers que de collaborateurs de la génération Z admettent ne pas avoir trouvé de solution aux perturbations dans les bureaux ouverts.

Repenser les espaces de travail ouverts

Malgré les difficultés que l’open space entraîne en termes de nuisances sonores, la moitié des collaborateurs marque pourtant sa préférence pour ce type de bureaux et, plus ils sont jeunes, plus ils aiment. 55 % de la génération Z, 56 % des Millennials et 47 % de la génération X préfèrent l’open space contre 38 % des Baby Boomers.

Le bureau ouvert et collectif n’est donc pas à proscrire. Pour qu’il reste un environnement de travail productif, il semble simplement que son aménagement doive être mûrement réfléchi de façon à réduire les nuisances sonores et à convenir aux habitudes des différentes générations. Le mélange de zones silencieuses et de zones dédiées aux échanges ainsi que l'ajout de panneaux acoustiques ou de cloisonnettes de bureaux peuvent être des solutions.