Nous aurions pu penser que les salariés contraints de travailler à domicile pendant la crise sanitaire souffriraient moins des nuisances sonores.
Pourtant, même s’ils n’ont plus à subir quotidiennement les appels téléphoniques de leurs collègues en open space ou les bruits des imprimantes, leur audition n’est pas plus protégée.
Du bruit aussi en télétravail
La dernière enquête IFOP pour l’Association Journée nationale de l’audition sur le bruit au travail montre en effet que 53% des actifs interrogés endurent des nuisances sonores sur leur lieu de travail et que, parmi eux, 2 actifs sur 3 souffrent du bruit alors qu’ils sont en situation de télétravail régulier (2 à 3 jours de télétravail par semaine).
Garantir la qualité acoustique des lieux de travail dans toute leur diversité est donc un enjeu qui semble n’avoir jamais autant été d’actualité.
Des difficultés auditives en télétravail
Prendre en compte le bruit subi par les télétravailleurs et télétravailleuses est d’autant plus important qu'ils ne sont pas épargnés par les difficultés auditives.
Les échanges par téléphone et en visioconférence sont les principales sources de problèmes. En effet, la compréhension de la parole lors de conversations téléphoniques est difficile pour 3 actifs sur 5 en situation de télétravail contre 1 actif en poste sur 2.
Concernant la visioconférence, les télétravailleurs et télétravailleuses interrogés lors de l’étude déclarent à 74% rencontrer des difficultés auditives lors des échanges collectifs et à 71% être gênés lors d’échanges individuels.
Télétravail synonyme d’utilisation accrue du casque ?
La qualité du matériel de télétravail est donc un sujet crucial, tout comme la qualité de l'environnement sonore.
Pour lutter contre le bruit, les personnes en situation de télétravail sont pour certaines amenées à utiliser un casque ou des écouteurs. Plus de 3 actifs sur 5 en télétravail ont en effet opté pour cette solution alors qu’on sait que ce type de dispositif utilisé de façon intensive a des conséquences négatives sur l’audition.
Les conséquences négatives du bruit sur la santé
Que l’on soit en télétravail ou en poste, au-delà des risques de perte d'audition, le bruit et les nuisances sonores ont les mêmes conséquences négatives sur la santé.
Les personnes interrogées déplorent en premier lieu l’impact négatif que le bruit produit sur leur comportement en provoquant fatigue, nervosité, agressivité, etc.
En second lieu, elles confient que la qualité de leur travail pâtit également d’un mauvais environnement sonore avec des difficultés à se concentrer et une baisse de rapidité dans l’exécution de leurs tâches.
Garantir une acoustique de qualité dans l'environnement de télétravail est un défi. En effet, la majorité des télétravailleuses et télétravailleurs ne disposent pas d'un espace dédié et doivent composer avec l'aménagement d'une chambre ou d'un salon.
Pourtant, comme en open space, la mauvaise acoustique du lieu de télétravail nuira forcément à l'entreprise en baissant la qualité de vie au travail des équipes et en ne garantissant pas de bonnes conditions pour les échanges entre collaborateurs et/ou clients en raison, par exemple, d'une résonance trop marquée lors des visioconférences.
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